Voici un article paru dans le parisien .. Sur "menteur" second album de cali .. Attention lire cet article donne tres envie !

Cali va frapper fort

Après un premier album qui a marqué un départ en fanfare, Cali risque de transformer son essai dès ce deuxième disque, à écouter le 3 octobre.

Alors que la prochaine rentrée musicale s’annonce exceptionnelle sur le plan discographique, notre journal vous présente les albums d’artistes français ou étrangers que nous avons pu écouter en avant-première. Aujourd’hui, « Menteur », de Cali, dans les bacs le 3 octobre.

Ce fut l’un des succès surprises de la saison passée. Sorti de nulle part ou presque, Cali affolait les foules avec « L’Amour Parfait », un premier album vendu à plus de 300 000 exemplaires, emmené par le tube « C’est quand le bonheur ». De son vrai nom Bruno Caliciuri, cet auteur compositeur interprète de 37 ans se devait donc de rebondir. Il y parvient de manière magistrale avec « Menteur », annoncé pour le 3 octobre.
Le chanteur avait commencé par vider son sac dans son « Amour Parfait », titre grinçant pour raconter une rupture douloureuse, fil conducteur autobiographique d’un disque où les mots claquaient comme des coups de fouet. Premier essai pas complètement convaincant, mais transcendé par des concerts époustouflants. En live, Cali défendait ses compositions avec une impressionnante générosité. On sent qu’il s’est nourri de cette tournée marathon dans ce nouvel album, fait de sueur, de cris, de larmes, tout aussi physique que ses prestations scéniques. Le musicien n’hésite pas à se lâcher davantage. En ouverture, « Qui se soucie de moi ? » sonne comme un titre imparable. Ou comment composer un tube rock après s’être fait jeter comme un malpropre… « Hier j’étais chez moi. La serrure est déjà changée. Qui se soucie d’un chien sans collier ? » écrit-il pour commencer. Il poursuit avec la même facilité sur « Je m’en vais », entre piano léger et violon virevoltant pour lâcher avec le sourire : « J’adore vivre depuis ce matin, depuis que je sais qui je suis, que je te quitte, que c’est fini. » Cali invente ainsi l’hymne de rupture ou, plus loin, la comptine pour scène de ménage à travers « Tes yeux » sur un air ragtime.
L’artiste, qui n’en a décidément pas fini avec son ex, remet ça : « Je suis le veuf d’une traînée qui n’est pas encore morte », balance-t-il dans « Je te souhaite à mon pire ennemi », porté par un impressionnant souffle épique. Il y a quelques années, on appelait cela du rock héroïque incarné par les premiers U2 ou les Waterboys, deux références du Perpignanais. Comme eux, Cali ne s’est pas freiné, entouré de cuivres, de cordes, de guitares tranchantes, de violons irlandais. On pourra toujours lui reprocher d’en faire parfois des tonnes, de tomber dans le pathos pendant « Le Vrai Père », texte brutal sur son fils, où il met ses tripes sur la table dans une ambiance musicale quasi hitchcockienne. Il assume. Même lorsqu’il choisit le dépouillement, les nerfs restent à vif dans « Je sais », chanté seul au piano. « Je sais les voix fanées qui s’habillent d’excuses et celles trop huilées emmaillotées de ruse », écrit-il très inspiré. Et quand il se laisse tenter par les bons sentiments, il reste sur ses gardes : « Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies. J’essaie de m’en souvenir à chacun de mes pas », tempère le musicien durant « Pour Jane ». Un moment, on croit trouver une vraie chanson d’amour premier degré. Finalement Cali préfère l’appeler… « Menteur ». C’est aussi le titre de ce deuxième album, d’une redoutable efficacité, parti pour être l’un des cartons de l’automne.

Emmanuel Marolle
Le Parisien / Aujourd’hui en France 18/08/05